à propos du conseil

Bienvenue sur le site du Conseil des Sages de la Démocratie Israélienne.

Ce blog, encore à l’état embryonnaire, se veut point de ralliement d’un collectif indépendant de citoyens engagés, de penseurs, de chercheurs, d’écrivains et d’anciens responsables publics réunis autour d’une même conviction :

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Cette tribune de Valérie G. relève d’une voix personnelle, libre et singulière, au sein de l’espace ouvert par le Conseil. Elle ne suit pas nécessairement la ligne éditoriale du Conseil, mais en épouse l’esprit de recherche et de transformation. Elle invite à une lecture en profondeur, au croisement du politique, du sensible et de l’intemporel.

Une guerre dont le silence est un langage

Israël, l’Iran et la désacralisation de la menace

Ou : ce que révèle une guerre qui ne veut pas dire son nom

L’opération israélienne contre l’Iran s’est achevée dans un relatif silence ce qui, dans les affaires du monde, est rarement un hasard. En géopolitique comme en théâtre, le silence est parfois l’ultime preuve de maîtrise.

Ceux qui ont perçu dans cette fin “terne” une hésitation tactique ou un changement de cap américain interprètent, à mon sens, l’écume des choses. L’arrêt des hostilités n’est pas un revirement de Donald Trump : c’est un épilogue écrit à l’encre israélienne. Washington a suivi Jérusalem, une fois encore. Non par faiblesse, mais par cohérence stratégique.

Objectif atteint : frapper sans s’enliser

Israël n’a jamais envisagé de faire tomber le régime iranien. Le projet de “regime change”, fantasme néoconservateur, a été évacué au profit d’un réalisme offensif : atteindre des cibles, afficher une supériorité technologique, et sortir du théâtre avant que l’ombre du bourbier ne s’épaississe.

Il est toujours plus intelligent d’affaiblir durablement un adversaire en révélant sa faiblesse que de le martyriser jusqu’à le rendre mythique.

« La tactique consiste à savoir ce qu’il faut faire quand il y a quelque chose à faire ; la stratégie consiste à savoir quoi faire quand il n’y a rien à faire. »
— Savielly Tartakower, maître d’échecs

Ce que l’opération a révélé : le roi est nu

Il y a des guerres qui renversent des régimes. Il y en a d’autres qui renversent des perceptions. Celle-ci appartient résolument à la seconde catégorie.

1.⁠ ⁠L’Iran : du lion mythique au chat stratégique

La puissance militaire iranienne s’est révélée être un colosse aux pieds d’argile. L’absence de réponse coordonnée, la faiblesse technologique, le manque d’initiative : tout cela compose une réalité diamétralement opposée au récit de la “puissance chiite régionale”.

« Les empires s’effondrent non lorsqu’ils sont vaincus, mais lorsqu’ils cessent d’être crus. »
— Régis Debray

2.⁠ ⁠L’axe Russie–Iran–Chine–Corée du Nord : rhétorique sans architecture

La prétendue entente entre ces régimes, souvent exhibée comme un contrepoids civilisationnel à l’Occident, apparaît comme une fiction géopolitique. Ni riposte, ni solidarité, ni coordination. L’axe n’était qu’une ligne.

Conséquences : recomposition à huis clos

Il y aura des conséquences, silencieuses mais réelles.
• Les accords d’Abraham risquent de connaître une deuxième vague. Si l’Iran n’effraie plus, alors l’alliance israélo-arabe devient logique, presque naturelle.
• La peur n’étant plus un capital, le régime iranien perd l’une de ses dernières monnaies d’échange internes. Sans la menace extérieure pour maintenir la cohésion, que reste-t-il ?

« Le pouvoir est une illusion fondée sur notre volonté d’y croire. »
— Michel Foucault

L’après : rien n’est fini, tout commence

Les régimes théocratiques ne tombent pas par les bombes. Ils tombent quand leur narratif s’effondre. Ce que cette opération a fait, c’est précisément cela : dénuder un régime de ses oripeaux de terreur.

Le reste effondrement, révolte, basculement ne dépend plus d’Israël, mais du peuple iranien, de son exaspération et de sa lucidité.

Une lecture messianique du désenchantement

On peut et certains doivent lire tout cela dans une perspective strictement réaliste. Mais ceux qui osent une lecture prophétique verront peut-être ici le début d’un dévoilement. Pas celui d’une puissance, mais celui d’un vide. Et parfois, c’est le vide qui ouvre l’espace pour ce qui doit advenir.

« Il jugera entre les nations, et instruira beaucoup de peuples ; de leurs épées, ils forgeront des socs de charrue. »
— Isaïe 2:4

Le retrait d’Israël n’est pas une faiblesse : c’est une déclaration. Elle signifie que la guerre n’est pas toujours l’outil. Et que parfois, c’est la peur qu’il faut tuer, pas l’ennemi.

En guise de conclusion : lucidité et transcendance

Nous vivons une époque où les lignes bougent plus dans les récits que sur les cartes. Et peut-être est-ce cela, au fond, la guerre du XXIe siècle : une guerre des perceptions, des peurs, des narrations.

Israël n’a pas gagné une guerre. Il a retiré un masque. Et cela, parfois, suffit à changer l’histoire.

« J’attends sa venue chaque jour, bien qu’elle tarde. »
— Maïmonide, Principe 12
Bonne journée à tous
V grumelin

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